Pour l'éternité

En un clin d’œil, et voilà que  par le même  temps qui nous a donnés,

Nous serons  aussitôt  effacés.

Mille et une questions hantent la condition humaine,

Mais d’elles toutes, une seule est essentielle :

C’est celle de savoir si, entre la terre et le ciel,

Il n’y a que la vie qui soit au monde,

La chose la plus fragile

Et qu’advient-il après elle ?

Le néant, l’enfer, ou le ciel ?

Ou si, en quittant de ce monde éphémère,

Nous enterrons pour jamais toutes nos histoires ?

Et que donc serait l’âme si elle n’était faite que pour un moment si court ?

Une âme qui s’envole  en vain, et pour un cycle sans retour ?

Ah, non ! Je suis certain que l’homme n’est point fait

Pour ces dérisoires quelques années

Qu’il passe sur la terre.

Car même s’il atteint un âge élevé,

Et que malgré l’horreur des vents alizés,

Il ne veut point mourir !

Il refuserait volontiers cela, et accepterait encore mieux de tarir

Il y a  donc au fond de lui cette aspiration à l’éternité

Dans laquelle, quoiqu’étant sur terre,  il fonde sa félicité.

L’homme a donc constaté ce que Dieu voulait pour lui !

Car si Dieu ne lui réservait pas de vie éternelle, où son âme se serait-elle enfouie ?

Aucune spéculation métaphysique n’effacera en moi cette éternelle envie,

Qui me pousse  sans cesse à tendre  ma main vers l’arbre de vie ;

Il n’y a point de vide, mais bien une vie au-delà de la mort !

Cette vie n’a point de bords ;

Il y a, voulais-je dire, pour ceux dont le cœur est pur, une félicité